/fdata%2F4989480%2Favatar-blog-1264398054-tmpphpGPzbbA.jpeg){kind=avatar}
De la mode underground du néo-paganisme (3/3)
Depuis quelques années, le néo-paganisme s'invite dans plusieurs domaines artistiques, et principalement la musique, l'illustration, la photographie, et quelquefois le cinéma. Au vu de la joyeuse diffusion de ces oeuvres à diverses occasions, rien d'étonnant à voir rappliquer une large palette de profils psychologiques, qui comprennent plus ou moins bien ce en quoi ça consiste, qui restent en superficialité ou non, privilégient tantôt la forme, tantôt le fond.
L'investissement de chacun dans ce mouvement étant en fonction de ce que chacun y trouve ou non, les uns trouveront ça charmant en contexte de fête dite "médiévale" ou en tant que spectateur, mais sans plus ; tandis que les autres auront peut-être envie de s'essayer eux aussi à l'esthétique païenne, pour offrir aux publics concernés LEUR vision de la chose, le paganisme (ou du moins ce qu'ils en perçoivent) au travers du prisme de leur personnalité.
Bon d'accord, des fois c'est franchement moche.
C'est une première constatation, plutôt positive : dans ce mouvement culturel, chacun peut participer et apporter sa pierre à l'édifice, sans être jugé de haut ou méprisé (à moins de se craquer quelque part, mais ça je le détaillerai plus loin). Les nouveaux apports sont souvent les bienvenus, d'après ce que j'ai pu constater de manière générale, à moins que vous n'ayez eu le malheur de tomber sur un groupe de personnes dont la mentalité hipster "pseudo-open-néofasciste" prône la compétition et le snobisme, ce que j'avais déjà relevé dans mon premier article en parlant de la course à la plus belle parure, que je trouve personnellement ridicule et contre-productive.
Il est donc intéressant de s'y pencher, pour essayer de comprendre leur appropriation personnelle, puis la ré-interprétation de ce qu'ils ont déjà pu voir/entendre. Sans qu'il soit question pour autant de discuter goûts et couleurs, prendre suffisamment de recul sur les oeuvres artistiques que l'on voit circuler en milieu néo-païen est particulièrement intéressant.
L'excellent groupe finlandais, Korpiklaani au nom évocateur (littéralement = Clan de la nature sauvage), toujours accompagné de ramures de renne, et/ou d'une copie de tambour traditionnel same. Logique.
Le domaine musical "néo-païen", qui s'auto-définit comme étant du "pagan [genre de musique]", en est un très bon exemple puisqu'il allie musique, scénographie, illustration/photographie (sur leurs pochettes d'album), et quelquefois vidéo (dans leurs clips ou vidéos diffusées à l'arrière-plan de la scène). Vous ne trouverez cependant que peu de genres musicaux s'alliant à l'aspect "pagan", qui s'inspire en fait des musiques celtiques, orientales et médiévales en employant des instruments traditionnels et souvent acoustiques. A ma connaissance, il n'y a "que" le pagan folk, le pagan metal et le viking metal, et peut-être le pagan pop-rock si on y ajoute les derniers "exploits" d'Omnia.
Sans oublier certaines musiques d'ambiance que l'on pourrait quasiment définir comme étant "païennes", puisqu'avec des instruments acoustiques de genres musicaux pré-cités, et des bruits de la nature, appréciées dans le domaine de la méditation. Mais il est compliqué d'apposer l'étiquette néo-païenne dessus si les artistes ne revendiquent pas d'être de ce mouvement, puisque la confusion avec le mouvement new-age est aisée. Je ne m'attarderai donc pas à ce sujet, mais si ça vous intéresse vous pouvez toujours suivre la radio web "Savage Spirit", qui propose quelquefois des méditations guidées et d'inspiration explicitement païenne. (Ceci dit, le reste du temps elle diffuse aussi les musiques que j'ai évoquées plus haut.)
Mention spéciale à Daemonia Nymphe, qui à chaque concert offre un véritable spectacle en même temps que de la musique de qualité... Et au prochain album fort prometteur !!
L'ensemble de ces groupes donc, essaient souvent de créer tout autour de leurs musiques un univers avec sa propre cohérence et ses diverses caractéristiques. Et selon mon humble avis, c'est exactement ce qui attire le public vers eux : c'est comme si on les invitait à s'immerger en direct dans un autre univers, ou bien à faire partie d'une tribu, avec ses codes et ses signes de ralliement qui peuvent lui être propres, et/ou être communs avec l'ensemble du mouvement culturel païen (couleurs, symboles, styles esthétiques, lieux ou éléments naturels, etc.). Mais en général, ils ont à la fois leurs propres symboles alliés à ceux qui sont communs à tous : pour ainsi dire, c'est une petite communauté à l'intérieur d'une plus grande communauté.
La musique néo-païenne me semble donc avoir cela de caractéristique qu'elle touche directement à l'identité de chacun et à ses racines, ou du moins à la mythologie qui a contribué à construire son identité, que cela soit d'ordre culturel ou psychologique. Les groupes de musique "pagan/païenne", selon leur provenance, font donc quelquefois allusion à leurs propres racines, culture et folklore, même si ces références sont rarement exclusives. Je pourrais donc citer Faun (Allemagne), Gjallarhorn (Finlande), Hedningarna (Suède), Wardruna (Norvège), Asynje et Krauka (Danemark) ; Eluveitie (Suisse), Amon Amarth (Suède), Korpiklaani et Finntroll (Finlande)... (Attention à partir d'Eluveitie, c'est du pagan/folk/viking metal.)
Dans ce domaine, nous sommes absolument dans la "mise en pratique" de la psychanalyse d'après Jung : que vous soyez néo-païen ou non, néophyte ou non, cultivé ou non, un admirateur ou non, en vertu de "l'inconscient collectif" et de ses "archétypes" qui sont ancrés en chacun de nous de manière infuse, il y a de fortes chances qu'au minimum, la scénographie vous interpellera, si la musique ne vous dit rien. (Attention, j'ai dit "vous interpellera", pas "vous plaira", merci de noter la nuance).
Et c'est ce qui fait que le public de ces groupes musicaux se sentent si liés ou si investis par ces musiques, et qu'ils peuvent potentiellement se découvrir une passion pour elle. Et quelquefois à travers elle, pour le mouvement culturel néo-païen dans sa forme et/ou son fond. A vrai dire, je pense même que c'est le domaine artistique qui bénéficie des meilleurs opportunités de communication, la musique étant proverbialement ce qui rapproche les gens.
Et comme le proclame le très respectable Kobi Farhi d'Orphaned Land, et ce malgré les trois religions représentées dans son groupe de folk metal israélien : "Music is the best religion of the World !"
Ensuite, suivent les domaines artistiques de l'illustration et de la photographie, qui reprennent eux aussi les codes dont je vous ai déjà parlé. C'est là que je vais ouvrir ma parenthèse sur l'aspect "mode underground" que peut revêtir le néo-paganisme, car -même si ça me fait vraiment gerber-, il est important de souligner ce point pour bien comprendre que dans ce mouvement, il n'y a pas que de la "religion/philosophie" sincère, mais aussi beaucoup, beaucoup, beaucoup de clichés, de mises en avant de l'égo, de recherche esthétique poussée à outrance, de snobisme voire d'imposture. Ce qui en fait actuellement un véritable terreau à hipsters masturbateurs intellectuels, ou à paumés en mal d'identité/de personnalité qui vont ramener leur grain de sel. Mais heureusement, tous ne sont pas comme ça, loin s'en faut.
Mais ces codes sont entre autres ce que les hipsters adorent, parce que si vous ne faites pas partie de ce mouvement culturel, vous ne pouvez pas comprendre ces codes, vous pouvez tout juste les identifier si vous êtes un peu observateurs, mais si on ne vous explique pas, qu'on ne vous "initie" pas en somme, vous ne connaîtrez pas ce mouvement de près ou de loin, puisqu'il est confidentiel, et très peu visible du grand public... Du moins tant que la presse crypto-machiste ne s'en mêle pas avec des titres à la con, suivi de "C'est trop hype/tendance/in !!!" (rayez les mentions inutiles). Ou suivi de "Les nouvelles dérives du satanisme : attention danger !" : et je n'exagère pas (cf. l'article sur le Gothisme de Femme Actuelle paru en 2006 si je me rappelle bien).
Un grand moment de culture selon Femme Actuelle : "Cette saison les imprimés se la jouent sauvages (...) cet hiver la jungle sort ses griffes et envahit nos vestiaires." Mais ouiiiiii on y croit !! x)
Et donc, l'illustration et la photographie, puisque relativement accessibles à tous, sont fatalement plus touchées par ces personnes en mal de reconnaissance/d'appartenance que le domaine musical, ce qui donne parfois lieu à de bien étranges créations. J'y reviendrai au cas par cas.
Quoiqu'on en pense, quand on se revendique appartenir à un mouvement culturel, et comme je l'ai déjà évoqué, on se projette dans ce que l'on produit, plus ou moins directement. Les néo-païens ou "sympathisants" du néo-paganisme en font donc de même en donnant d'eux-mêmes ou des idées/évocations de leur mouvement une certaine représentation, avec de facto des thématiques récurrentes.
C'est sûr qu'avec ce que j'appelle "les fées à l'anglaise", la "sauvagerie" en prend pour son grade...
La principale thématique dont j'aimerais parler est celle de la fille sauvage ou la fille à ramures, tellement plus "rustique" que les petites fées mièvres à l'anglaise, et moins kitsh que les fées à licorne roses et scintillantes du web !!
On pourrait aisément comprendre pourquoi : après tout, notre imaginaire est peuplé de fées, de déesses, de princesses, de sorcières ou de magiciennes ensorcelantes, et bien d'autres encore ! Les femmes semblent tenir une place de choix dans le folklore occidental, surtout lorsqu'il s'agit de magie, ou de fantastique. Et on parle souvent de la nature au féminin, dans notre culture : entre autres, peut-être parce que ce sont les femmes qui donnent la Vie. On les retrouve donc beaucoup dans l'imagerie néo-païenne, remaniées à toutes les sauces. J'y reviendrai plus tard.
Ensuite, j'imagine bien évidemment que pour la plupart des publics, homme comme femme, c'est toujours plus plaisant et "logique, naturel" de voir une nymphe effarouchée en sous-bois, plutôt qu'un faune qui joue de la flute de Pan. Surtout s'il s'agit de photographie. Une jeune femme qui pose dans une mise en scène, je suis d'accord que c'est charmant.
Cette photo est titrée "The Daughter of Cernunnos - autoportrait", rien que ça !!
Je trouve ça un brin prétentieux. L'auteure le sait, je le lui ai dit.
Mais pourquoi les hommes sont-ils sous-représentés à ce point, alors que les mythes ne manquent pas de personnages masculins ?! Et quitte à représenter un avatar de Cernunnos, pourquoi lui donner la forme d'une femme, alors qu'il serait quand même plus logique de lui donner l'apparence d'un homme ?! Bin oui, Cernunnos c'est la force masculine, virile ; et les cerfs "à ramures" sont des mâles, aux dernières nouvelles !!
Alors pourquoi tenir absolument à prendre une femme pour ce faire ?! Et pitié, ne venez pas m'assommer avec vos discours pseudo-libération de la femme et le droit de la femme d'être virile, vous seriez pit... hors-sujet. Non, sérieusement, je crois vraiment qu'il y a un solide problème sociétal là-dessous. Comme l'a si bien souligné Maïa Mazaurette sur ce premier article et ce deuxième article, pourquoi l'homme n'aurait-il pas le droit d'être représenté, érotisé, et surtout d'être VIRIL ?! (C'est vrai que la virilité, et les poils, c'est vraiment pas le fort des mâles de notre époque, HEM...)
C'est quand même un peu plus logique comme ça, non ?? ("Beltaine" par Hélène Grasset)
Donc PAR PITIE, rangez-moi ces ramures de cerf qui sont bien mieux sur un autel païen, plutôt que sur la tête d'une nana, surtout si cette dernière se la pète. Personnellement, je suis un peu tâtillonne avec les mises en scène des dieux païens, et certaines fois je trouve ça limite irrespectueux quand ça frôle l'auto-congratulation... mais je suppose que ça dépend beaucoup de la perception personnelle de chacun et de l'interprétation qu'on fait d'une oeuvre.
Et ça se gâte quand ce thème de la fille sauvage est carrément repris pour la forme et non le fond, avec une esthétique façon "photo de magazine de mode". J'en ai dégoté un bel exemple l'autre jour, que j'ai placé à côté de son parfait contre-exemple, qui prouve qu'on peut très bien donner un air de "sauvageonne" sexy à une jeune femme, sans pour autant en faire des tonnes et lui coller des putains de ramures de cerf sur la tête ! Jugez plutôt :
Une pouf insipide qui se la pète chasseresse-en-carton VS Une nana naturelle bien plus séduisante : CQFD
Alors qu'en déduire au final de cette orgie picturale qu'est la représentation de la femme cornue dans le néo-paganisme ?! Que les néo-païens sont surtout des gonzesses qui tripent de "porter la culotte", dominant un parterre d'hommes émasculés, la langue pantelante et les yeux exorbités ?? Pas vraiment, ça serait un peu caricatural. Que c'est encore un exemple de l'hypersexualisation de la femme avec la symbolisation de sa domination et/ou de son indépendance sexuelle par les ramures portées ?? Ou que les ramures portées, symbole de liaison avec le monde sauvage et divin, évoquent le rôle d'un(e) chaman(e), et que c'est plus dans la mentalité de notre société que de voir une femme occuper ce rôle de "magicienne" ?? (Bin oui, c'est bien connu, les femmes c'est le diable !)
Je préfère le concept de druidesse ou "femme à ramures" représenté comme ceci : sobre et efficace. (Extrait de "Projet Allégories" par Bess Baudin, modèles : Alixia Busch et Bess Baudin)
Ces deux dernières hypothèses ne me sembleraient pas impossibles. En tout cas, je pense que ça mériterait d'être le sujet d'une étude sociologique, puisque ça tendrait à évoquer que là encore, notre société déteint d'une manière plus ou moins consciente sur la représentation que l'on se fait de l'imaginaire néo-païen.
Mais les femmes ne portent pas toujours des ramures de cerf dans l'imagerie néo-païenne, et dans ce qui s'en rapproche (fantasy, gothisme) quand il s'agit d'évoquer la magie : par contre, elles sont toujours autant mises en scène. Evoquant la Terre-Mère, des sorcières, les cycles de la vie (vierge, femme mûre, vieille femme), des archétypes variés ou des personnages de légende, le principe même de féminité et ses différents aspects se déclinent à l'infini.
A la croisée des chemins entre Terre-Mère, sorcière, paganisme, esprit de la Nature...
Ensuite, d'autres créatures évoquant l'essence de la Nature sont abondamment illustrées, qu'elles soient tirées du folklore ou des croyances : dieux, "Petit Peuple", Green Man et autres esprits de la nature, et éventuellement références au mythe des Chevaliers de la Table Ronde. De manière logique, on retrouve beaucoup les dieux païens les plus populaires de notre époque (voir article Le paganisme, côté obscur de la Force ? (2/3)).
Quant aux créatures du folklore, elles sont redécouvertes via divers médias et surtout via la littérature fantastique, qui remet au goût du jour les croyances, les superstitions, les légendes et autres anecdotes issues du passé.
Mention spéciale à la littérature britannique particulièrement riche dont Brian Froud est l'un des piliers, qui ré-explore son voisinage féerique dont le célèbre "Green Man" fait partie. Selon William Anderson, le Green Man est un symbole pré-chrétien, qui se présente souvent sous la forme d'un masque à la fois humain et végétal, et qui symboliserait la Nature, et son aspect immuable, c'est-à-dire le renouveau et la renaissance perpétuelle de cette Nature. En conséquence, on le retrouve fréquemment dans l'imagerie néo-païenne.
Il est surtout connu dans les pays britanniques, mais il aurait probablement sa place chez nous...
De ce côté-ci de la Manche, les régions bretonne et armoricaine semblent elles aussi particulièrement actives dans la "reconquête" de leur culture et de leur folklore, pour ce qui est des ouvrages, oeuvres et événements d'art dédiés aux créatures féeriques, aux légendes et bien évidemment au mythe de la Table Ronde. Pour ceux que ça intéresserait, j'avais déjà dédié un article à ce sujet par ici : D'où l'utilité du Folklore... Cependant, j'ignore ce qu'il en est pour les autres régions françaises, donc les témoignages seraient les bienvenus !
Toutes ces oeuvres plus ou moins "folkloriques" que j'ai évoquées, s'inspirent quelquefois d'illustrations carrément antérieures à ce qu'est le néo-paganisme aujourd'hui, conçu en tant que tel et "apparu" pendant la seconde moitié du XXe siècle. Je pense à des artistes romantiques du XIXe siècle, ou des illustrateurs du début du XXe siècle particulièrement talentueux et quelque part avant-gardistes, tels que John Bauer et Arthur Rackham par exemple, qui ont influencé de manière notable l'illustration fantastique, et des maîtres modernes tels qu'Alan Lee et Brian Froud. Si vous aimez ce type d'oeuvres, je vous recommande chaudement de vous documenter sur ce sujet, il y a de nombreuses perles qui sont à ce jour ignorées du grand public, et quelquefois même des amateurs de fantastique. D'ailleurs les scènes française, bretonne et belge ne sont pas en reste avec des illustrateurs prometteurs tels que Laurent Miny, Yoann Lossel, Jean-Baptiste Monge, Aleksi Briclot et bien d'autres.
Ce style vous semble familier ? Et pourtant cette gouache, "God kväll, farbror !" date de... 1915 !
(Par John Bauer, la créature imposante ici est un Troll.)
La dernière grande thématique remarquable dans les représentations artistiques du néo-paganisme n'est pas des moindres : il ne s'agit rien de moins que du rapport du païen avec sa philosophie, la Nature et les autres êtres vivants, la mort et enfin, les rituels. Pourquoi avoir réuni tout cela dans la même thématique ? Parce que même une oeuvre où l'on ne verrait que des animaux, ou une forêt par exemple, parle d'une ambiance, d'une façon de voir les choses sous un certain angle. Le sujet de l'oeuvre et sa mise en scène peut exprimer le respect, l'admiration, la méditation, l'émerveillement, l'amusement, la réflexion et d'autres sentiments encore, qui vont de pair avec la conception du paganisme selon un individu particulier.
Les photos de lieux situés en pleine nature sont donc sans surprise très nombreuses sur les sites internet où se retrouvent les païens, avec cependant une caractéristique commune : leur aspect désertique, ou "désaffectés", que ça soit leur état normal, ou un état passager (photo prise à l'aube, de nuit, dans la brume, sous la neige, etc). De même dans les livres de la littérature plus ou moins néo-païenne, on retrouve le même type de lieux décrits et/ou illustrés.
Parmi ces lieux, il y a par exemple des lieux considérés comme sacrés, des sites archéologiques, des cimetières et des ruines sur lesquelles la Nature reprend ses droits, témoins d'un passé qui fait rêver ; des endroits sauvages tels que des marais, des prairies, des chaos rocheux, les pourtours d'arbre(s) majestueux ou de cours d'eau/cascades, et surtout des forêts. Ces lieux symbolisent, tous comme les dieux sauvages/sombres, une sorte d'opposition à la civilisation, avec tout ce que chacun peut y trouver de manière personnelle (ressourcement, repos, calme, etc.).
Dans la même idée, les animaux représentés sont les mêmes que ceux que j'ai déjà cité dans mon premier article sur le paganisme Le melting-pot païen (1/3) , et à l'exception des chats, ce sont pour ainsi dire tous des animaux sauvages relativement "prisés" : des cervidés, des sangliers, des renards, des corbeaux, des chouettes des loups... Ils sont des symboles du monde sauvage, avant d'avoir chacun des connotations plus ou moins établies ou personnelles.
Les végétaux ont aussi leur place dans l'illustration néo-païenne, avec beaucoup de photographies prises en mode macroscopique (c'est-à-dire focalisées sur les petites choses peu visibles à l'oeil nu) : là, on a des champignons, des feuilles d'arbres, des insectes, des gouttes de rosée, et que sais-je encore...
Vous l'aurez compris : les néo-païens sont assez souvent contemplatifs, et aiment admirer la Nature, dans sa riche diversité et jusque dans les moindres détails... L'imagerie païenne ouvre la porte à l'évasion, autant dans les paysages que dans les moindres recoins des jardins. A ce sujet, je vous conseille des pages internet telles que les tumblr "The Black Hat Society" et "Wolf Tea", ou des sites de photographes comme Olga Valeska, Ambre de l'AlPe, Ysambre Fauntography.
Comme vous le constatez, pas de poule noire à sacrifier !
Enfin, l'évocation des pratiques païennes est aussi relativement présente via des mises en scène qui évoquent plusieurs sortes de pratiques, qui peuvent aller de la méditation au chamanisme, en passant par les rituels wiccans. Cette évocation peut aller de pair avec des éléments rappelant l'éphémérité de la vie / l'Autre Monde (os, crânes), des sites ou des événements sacrés, voire un lieu relativement neutre (par exemple une simple forêt). Ici les païens se mettent explicitement en scène, via des natures mortes ou des "acteurs" présents sur la photo ou l'illustration, ce qui peut exprimer leur manière de faire, de voir les choses, de voir les paganismes d'origine... Mais, le fait est que ce registre est très très dense, et mérite approfondissement, il fera donc l'objet d'un prochain article ;) ...
Revenir à l'essentiel. (Photo par Ambre de l'AlPe)
Que peut-on apprendre de tout ça ? Bien que le nombre de grandes thématiques dans l'iconographie néo-païenne ne soit pas particulièrement élevé, il est tout de même intéressant de s'y pencher pour comprendre que le but fondamental est de se reconnecter à la Nature et à ses racines, à une philosophie jugée à échelle personnelle plus satisfaisante, qui comble des besoins psychologiques éprouvés au contact de notre civilisation occidentale.
Ces représentations sont aussi importantes pour pouvoir s'exprimer et échanger entre païens et sympathisants sa façon de voir les choses, ses sujets de prédilection, ce que l'on trouve beau et/ou bénéfique... Ce qui recoupe en tous points la conclusion de mon dernier article.
Mais la meilleure manière d'avoir une vue d'ensemble de ce domaine restera toujours de découvrir par soi-même, aussi je vous invite, en attente du prochain article, à parcourir les divers liens que je vous ai fournis tout au long de mon écriture ;) ...
/http%3A%2F%2Fwww.rue89lyon.fr%2Fwp-content%2Fuploads%2F2013%2F06%2Ffamille-lequesnoy.jpg)
/http%3A%2F%2Fi38.servimg.com%2Fu%2Ff38%2F10%2F06%2F31%2F98%2F94119710.jpg)
/http%3A%2F%2Fi70.servimg.com%2Fu%2Ff70%2F10%2F06%2F31%2F98%2Fimages10.jpg)
/idata%2F2760437%2FMes-Images-2%2Fjugement-poubelle-david-Erlich.jpg)
